Indemnités de fonction des élus locaux : une politique en faveur des « grands élus »

Par Tiphaine Huige

Publié le

Bien que les fonctions électives soient gratuites (CGCT, art. L. 2123-17 et L. 5212-7), le statut de l’élu local prévoit le versement d’indemnités de fonction aux titulaires de certains mandats. Ces indemnités visent à compenser les frais que les élus engagent au service de leurs concitoyens.

Cette indemnité de fonction ne présente le caractère ni d’un salaire, ni d’un traitement, ni d’une rémunération quelconque. Ouvrent droit aux indemnités, les fonctions exécutives au sens strict et les fonctions exécutives exercées par délégation.

À noter que le régime des indemnités de fonction des élus locaux a été établi par la loi n° 92-108 du 3 février 1992 relative aux conditions d'exercice des mandats locaux. Ses dispositions constituent le cadre général du statut de l'élu local, complétées notamment par la loi n° 2002-276 du 27 février 2002 relative à la démocratie de proximité.

Outre les grands principes régissant les indemnités de fonction des élus locaux (I), il est utile de mettre en exergue le privilège récent, passé plutôt inaperçu, consenti aux « grands élus » (II).

I. Un préalable : rappel des principes régissant les indemnités de fonction des élus locaux Les indemnités de fonction des élus – qui sont des dépenses obligatoires des collectivités – sont fixées par les dispositions du CGCT et calculées sur la base des éléments suivants : la référence à l’indice brut terminal de l’échelle indiciaire de la fonction publique territoriale publique qui constitue le terme de référence (IB 1027 - IM 830 au 1er janvier 2018) ; la strate démographique dans laquelle s’inscrit la collectivité, étant précisé que la population à prendre en compte est la population «…
Pour lire la suite du contenu, testez gratuitement pendant 15 jours
Déjà abonné ?
Pour acceder à ces contenus, merci de vous connecter.